Chelsea, et maintenant ?


Chelsea a mis un terme à sa collaboration avec Roberto Di Matteo à la suite de la déconvenue subie à la Juventus face aux Bianconeri. Si la séparation ne s’est pas forcément déroulée de la façon la plus évidente pour Roberto Di Matteo – tôt dès le lendemain à Cobham, le centre d’entraînement des Blues – et a amené son lot habituel de réactions, il convient de revenir brièvement sur la situation du technicien italien et son bilan sportif. Chelsea n’a pas tardé pour faire entrer en scène Rafael Benitez qui attendait le signal de la direction et Roman Abramovitch pour prendre ses fonctions d’ intérimaire jusqu’à la fin de saison, vraisemblablement en attendant Pep Guardiola (ou José Mourinho?).

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Di Matteo sur un siège éjectable

Une défaite à West Bromwich Albion et une autre en Coupe d’Europe contre une équipe Italienne par trois buts d’écart et le manager de Chelsea prend la porte. Bis repetita.

Si il paraissait moralement mal venu de ne pas conserver le technicien qui avait permis au club d’atteindre son objectif sportif avoué depuis près de 10 ans, le temps écoulé entre le 19 mai au soir et l’officialisation du contrat d’un an plus un an en option témoigne bien d’une situation qui se révèlerait en réalité moins linéaire qu’on puisse l’imaginer. La presse avait fait état d’un intérêt pour Josep Guardiola toute la saison dernière, intérêt non matérialisé à la suite de la décision par le manager de 41 ans de prendre une année sabbatique à New York. Le Board de Chelsea s’est alors penché sur  sa solution de repli en la personne de Rafael Benitez, qui selon son propre aveu avait recu des offres d’emploi en Europe qu’il a refusé – ayant donné sa préférence envers le Championnat Anglais.

En raison de son manque d’expérience après des passages courts et contrastés à MK Dons ainsi que West Bromwich Albion et vraisemblablement parce qu’il ne figurait pas dans la shortlist de Roman Abramovitch, Roberto Di Matteo a donc débuté la saison en position inconfortable. Les rôles décisionnels étant pour le moins flous en ce qui concerne l’aspect sportif et des transferts en interne (en raison de conflits d’intérêts entre différents acteurs du secteur sportif), les supporters des Blues ont vu débarquer une poignée de jeunes joueurs hautement cotés (Hazard, Marin, Oscar) sans pour autant savoir qui était à l’origine de leur venue. Il en est de même en ce qui concerne les départs des « squad players » (joueurs de rotation) qu’étaient devenus Michael Essien et Raul Meireles, partis en hâte en toute fin de mercato. On ne connait également pas le degré d’implication de l’ancien milieu des Blues dans ces départs.

Sur la même longueur d’onde qu’Andre Villas Boas sur le plan du jeu, Roberto Di Matteo aura finalement démontré la même incapacité à faire appliquer ses vues à son groupe. Tant l’un que l’autre auront  trouvé une sorte de courant favorable pour naviguer à vue avant de se retrouver brusquement dans le siphon. On se souvient des contre-attaques subies par le Chelsea de l’ancien manager de Porto la saison dernière en érigeant rapidement pour principale cause à ces maux l’incapacité des joueurs offensifs de maintenir le fond de jeu adéquat afin de conserver le ballon ; le tout sans se préoccuper de l’attitude à tenir à sa perte.

Ce qui n’allait pas

John Obi Mikel fait savoir son mécontentement entre les défenseurs et les attaquants. Littéralement.

Le recrutement estival de Chelsea constituait la pierre de plus à un édifice auquel on a, certes, un peu de mal à définir la silhouette mais qui prédestinerait de toute façon une approche davantage axée sur la possession que la contre-attaque. Seulement, à l’instar d’AVB – pourtant grand admirateur de l’école Barcelonaise en ce qui concerne le pressing – n’a su faire appliquer sur la durée des consignes spécifiques à ses joueurs offensifs en phase défensive. Une incapacité qu’on peut expliquer par des facteurs allant du manque de bagage tactique de ses joueurs au manque de coffre physique pour concilier les deux aspects du jeu.

Néanmoins, il convient de noter que Chelsea a su tenir un plan de jeu spécifique contre certaines oppositions (Juventus, Arsenal, Spurs) incluant une part conséquente de séquences de pressing (profitant notamment de la qualité de harceleur d’Oscar). Pour autant, la contrainte de penser déjà au match suivant aura contraint un groupe restreint à concéder sa domination en baissant l’intensité de son pressing, ce qui laissera loisir à la Juventus, Tottenham ou encore Liverpool de revenir dans la course lors de rencontres qu’on leur pensait hors de portée.

Je pense que la façon dont nous jouons nous permet d’être très bons offensivement mais quand on doit défendre, on ne peut pas le faire qu’avec six joueurs mais avec l’équipe entière. Quand nous n’avons pas le ballon, c’est un cauchemar. John Obi Mikel, 20/11/2012

Le renvoi de Di Matteo peut s’expliquer par une incertitude sur sa faculté à changer de cap sur le plan tactique en fonction de la situation (raison de son renvoi inévitable de WBA). L’approche d’un jeu de possession ne fonctionnait pas sur le plan tactique et constituait une approche irresponsable avec si peu de joueurs. Le vestiaire des Hawthorns aurait même été la scène d’une contestation chartière et même musclée, ne laissant finalement plus tant de choix pour la direction. Cependant, il est possible de nuancer ce constat puisqu’on se fait peu d’illusions sur la provenance des choix tactiques (sans pour autant prétendre que les compositions lui parvenaient par fax depuis le yacht de Roman Abramovitch).

A l’image de ce qui pouvait être noté dès la pré-saison, le compartiment offensif dont beaucoup prenaient plaisir à louer la qualité technique et la faculté à permuter n’a pas répondu aux attentes défensivement donc, mais également offensivement où l’absence de cohérence dans les attaques s’est posé comme une des préoccupations majeures des premières rencontres. Facilement enclins à plonger dans l’entonnoir axial sans utiliser la largeur et le soutien que les latéraux fournissaient, le trio Mata-Hazard-Oscar a souvent mené des attaques prévisibles et aisément gérables pour l’opposition. L’ajout ponctuel de joueurs de couloir (Bertrand, Moses) avait pourtant donné une idée de la variété qu’il était tout de même possible de proposer.

Si Frank Lampard et désormais John Obi-Mikel sont sujet à des critiques sur leur positionnement trop haut lors de la perte de certains ballons, il serait injuste d’expliquer ceci par une absence de rigueur tactique de leur part dans la mesure où ils ont souvent été forcés de créer le lien entre la défense et l’attaque en l’absence d’un joueur susceptible de prendre le jeu à son compte. Eden Hazard semble restreint à un rôle de percuteur dans le dernier tiers, Mata est toujours gêné par sa faible propension à conserver le ballon (malgré un volume de jeu supérieur à celui de la saison dernière) tandis qu’Oscar aux décrochages toujours intelligents ne dispose pas encore de la capacité à prendre le jeu à son compte (malgré une réelle qualité pour orienter le jeu).

Ces dernières semaines, les médias Anglais ont fait les choux gras de la défense de Chelsea en l’isolant dans leurs analyses des autres lignes de joueurs qui posaient pourtant des problèmes aussi conséquents. Il est en effet moins risqué (et visible) de défendre mal à 70 mètres de son but qu’à 25 mètres. On peut alors assimiler les transitions défensives de Chelsea à un système de vases communicants où les défenseurs seraient le filtre recevant les gros morceaux non filtrés précédemment (comprendre, par un travail défensif des offensifs). L’aspect commercial prenant toujours le dessus sur quelconque analyse fine de la part de la presse tabloïd Anglaise, il est d’ailleurs aisé de comprendre alors pourquoi les consultants et journalistes sont à ce point enclins à mettre en lumière des approximations d’un défenseur extraverti tout droit venu du pays du Joga Bonito. Il n’est pas question de critiquer spécifiquement des individualités puisque la désorganisation complète à la perte du ballon explique pour la plus grande part les choix insolubles auquel étaient soumis des défenseurs  surexposés (sortir, se replier). Il convient toutefois de noter que certaines approximations individuelles se sont tout de même ajoutées à ce bilan, sans forcément blâmer davantage la défense parfois trop proactive de Luiz par rapport à la passivité avérée et le sens tactique douteux de Gary Cahill ou encore les lacunes de Branislav Ivanovic quand il s’agit de défendre dans son dos.

Ce que Benitez peut changer

Rafael Benitez est connu pour être un manager « à philosophie » fermement attaché à ses principes de jeu, tel Ryan Giggs au maillot de Juan Mata lors du « match retour » du duel en League Cup (5-4). Ainsi, son penchant pour le 4-2-3-1 n’est plus à prouver, tout comme à une animation faisant figurer des lignes de joueurs assez peu espacées les unes des autres. C’est la formule gagnante qui a suivi son parcours en tant que manager depuis une décennie, tout en lui permettant de produire toujours plus offensivement tout en conservant une base défensive cohérente. On pouvait reprocher à l’animation du 4-2-3-1 de Roberto Di Matteo d’offrir peu de solutions au porteur tout en laissant les latéraux exposés (tout comme la zone entre les défenseurs centraux et le milieu à deux). Rafael Benitez pourra dès lors, pour un même système, exiger davantage de discipline collective ; vraisemblablement une des raisons de son arrivée dans la mesure où son pedigree devrait parler de lui même vis à vis du groupe.

Cependant, comme toujours (et surtout depuis le passage du scolaire André Villas Boas), la réussite sera conditionnée à une application réussie des principes de jeu. Ainsi, il sera intéressant de voir les consignes transmises aux joueurs de couloir. Plusieurs cas de figure possibles se présentent alors: les joueurs de couloir (Hazard, Mata) ne fournissent toujours pas le travail défensif suffisant et laissent les défenseurs toujours aussi exposés. Statu quo. On peut également imaginer Ryan Bertrand, Victor Moses ou Cesar Azpilicueta grappiller davantage de temps de jeu, et pas seulement à des fins de rotation ; étant les joueurs se rapprochant le plus du profil de milieu latéral travailleur qu’était Dirk Kuyt à Liverpool. La dernière hypothèse, peu probable dans l’immédiat consisterait à voir Hazard, Mata ou Sturridge travailler subitement efficacement dans leur couloir.

Cela jetterait alors définitivement la pierre à l’ancien futur ex-duo à la tête de l’équipe depuis un an et demi. Il semble plus aisé de concevoir qu’il ne s’agira que d’une question d’adaptation athlétique (fréquente pour les joueurs de couloir ou utilisés comme tels arrivant en Premier League) même si il est bien connu que l’état d’esprit et le « work ethic » y occupe une part bien plus importante.

Il semble donc peu probable de voir le trio Hazard-Oscar-Mata animer le jeu dans l’état actuel des choses, des choix dans les compositions de départ ou changement de rôles seront opérés.

Les équipes de Rafael Benitez ont été reconnues pour ce jeu pragmatique et relativement direct (ce qui n’implique pas « knock it long on the big man » – balancez sur la grande tige devant–  pour autant) et ce depuis l’arrière où le technicien Espagnol préconise une sortie propre des ballons avant de placer des attaques. Le principal bénéficiaire de ce changement serait bien évidemment Fernando Torres dont le parcours à Chelsea a été semé d’embuches et s’est révélé aussi lisse que la pelouse du Stadium of Light après les tacles de Lee Cattermole. Son état physique n’ayant jamais réussi à se trouver sur le même siège de la balançoire que la qualité des occasions procurées par ses partenaires ; c’est la raison pour laquelle ses performances ont semblé aussi lunatiques depuis deux ans.

Sur le plan du jeu, Torres a ainsi débuté sa carrière à Chelsea dans le même registre de déplacements qu’à Liverpool en utilisant massivement la profondeur à partir de la ligne du hors-jeu (avec pour complément de son prix d’achat, un marquage bien plus strict au départ des actions). Les rares services dans l’espace de Benayoun ou Anelka l’ont donc amené à changer de registre, précisément à l’image du natif de Trappes qui aura connu la même trajectoire sur les bords de la Tamise: sans pouvoir mettre en avant la qualité de ses appels dans l’espace et son talent de finisseur, il s’est alors mué en passeur (26 passes décisives en 3 saisons et demie pour 15 la saison dernière pour Torres).

La presse s’est empressée de faire croire que la non-titularisation de Torres à Turin a abouti au départ de Roberto Di Matteo

En l’absence d’un pourvoyeur de ballons dans la verticalité (Xabi Alonso) et d’un soutien axial proche pour combiner (qu’il a pu retrouver ponctuellement avec Benayoun, Mata et Hazard), Torres a ainsi souvent manqué de ballons à négocier malgré ses appels. Cette remarque récurrente trouve toujours matière à être maintenue – mais pour d’autres raisons – en raison des attitudes de buteur d’Eden Hazard ou Oscar (ou des appels d’attaquant de Juan Mata) souvent davantage enclins à privilégier la frappe au service exclusif vers l’attaquant. En chat échaudé, Torres attend donc beaucoup plus souvent le ballon dans ses pieds que lors de ses premiers mois à Chelsea.

Parfois, il fait un très bon bon appel mais du mauvais côté du défenseur central et le ballon ne lui arrive pas au bon moment. C’est quelque chose sur lequel nous allons travailler. Carlo Ancelotti, 3/04/2011

On ne saurait imaginer autrement Fernando Torres trouver de l’espace pour s’infiltrer derrière les défenseurs centraux si les milieux latéraux pouvaient adopter un positionnement plus bas en phase offensive. En effet, la présence systématique de trois joueurs en plus de Torres devant le ballon a considérablement restreint les possibilités de prises de profondeur de l’Espagnol. Un positionnement plus bas fournirait non seulement davantage de soutien aux latéraux mais permettrait également de contribuer à mettre les latéraux hors de position, laissant alors libre cours à Torres de s’infiltrer dans le dos du latéral droit afin d’entrer dans l’axe sur son pied de frappe – un de ses « trademark moves » à Liverpool.  On peut également imaginer plus aisément l’intégration de Falcao à un tel plan de jeu, lui qui aurait difficilement trouvé sa place dans l’animation des dernières semaines ne faisant figurer ni largeur, ni centres, ni zone de rupture suffisante derrière les défenseurs; tout en étant assez basé sur du jeu sur le joueur.

Le « Spanish Waiter » (« serveur espagnol », sobriquet péjoratif moquant sa prise de notes permanente sur son banc) a également été sujet à une remise en cause systématique et permanente de son utilisation du marquage de zone sur phases arrêtées lors de son passage à Liverpool (à lire, sa réponse agrémentée des données). Si il n’y a pas lieu d’entrer dans les considérations superficielles sur le bien fondé d’une telle tactique, on peut cependant rappeler le cheminement mené par le technicien Espagnol. Benitez a organisé son équipe en deux lignes, une première constituée de 4 joueurs a qui il a été assigné une zone face au but et chargés de dégager le ballon entrant dans leur zone. La deuxième ligne, cruciale, etant composée de deux joueurs aux poteaux ainsi qu’un joueur devant le gardien, chargés de dégager les seconds ballons. Par la suite et notamment sur les coups de pieds arrêtés excentrés, Benitez a retiré les joueurs de la ligne de couverture afin de pouvoir utiliser le piège du hors-jeu sur de telles situations.

Chelsea utilise comme beaucoup d’équipes un marquage mixte faisant figurer des joueurs en « man on man » (Terry et Ivanovic sur les joueurs de tête adverses) et d’autres en zone (Lampard à l’angle des 6m, Cole à un poteau). Si l’aisance de Petr Cech dans les airs constitue une garantie, la présence sporadique de John Terry (blessures et suspensions) a constitué un vrai motif d’inquiétude lorsqu’on connait sa faculté à positionner ses coéquipiers sur phases arrêtées. Benitez s’appuiera donc logiquement sur celui qui sera « normalement » le capitaine de son équipe.

Rafael Benitez ne dispose pas forcément d’énormément d’options dans un premier temps et sera forcé de travailler avec le groupe dont il s’est diplomatiquement déclaré « satisfait ». Cependant, on sera attentif à son utilisation du « cheval de course bridé » John Obi-Mikel dont les qualités dépassent aisément la rigueur du rôle qui lui a été assigné jusqu’à la mise en place de ce milieu à deux cette saison (et où il se comporte en dépositaire du jeu à l’heure actuelle). La qualité technique et la variété du jeu de passe de Mikel pourrait constituer une solution très crédible avant d’évoquer quelconque besoin vital d’un Xabi Alonso ou Modric en Janvier. Il semble toutefois nécessaire d’envisager des renforts numériques au milieu de terrain et en attaque afin de varier les options, permettre davantage de rotation et également la mise en place de systèmes tels que le 4-4-2 ou 4-3-3. On se souvient qu’au delà de l’aspect commercial, la venue de Torres avait surtout but de fournir une option de plus afin de basculer vers un 4-4-2 qui n’était pas envisageable lors de la première partie de la saison 2010/2011

Mais le challenge le plus important auquel  Rafael Benitez fait face est certainement de convaincre les fans du club envers lequel il ne s’est jamais montré tendre lors de ses joutes verbales avec José Mourinho – joutes qui ont forgé la rivalité artificielle entre Liverpool et Chelsea ces dernières années. On se souvient de sa pique au sujet des « stupides drapeaux en plastique » que le club de Liverpool n’était selon lui pas forcé de fournir aux fans pour obtenir une ambiance, visant alors explicitement ceux du club Londonien… qu’il s’était pourtant juré de ne jamais entraîner par respect pour Liverpool!

Il ne serait pas étonnant de voir la presse se jeter sur n’importe quel détail témoignant de sa gestion brutale (voir la gestion de Keane, Benayoun ou même Gerrard et Torres).

Son statut d’intérimaire ne lui confiera pas pour autant un statut d’intouchable jusqu’à la fin de saison. Le club est allé le chercher dans un premier lieu pour sa capacité estimée supérieure à celle de Di Matteo de proposer un plan cohérent par rapport à la situation. Et ce n’est pas forcément la première chose qui a pu sauter aux yeux à Liverpool sur l’enchaînement de rencontres avec un groupe restreint. Le genou et les adducteurs de Fernando Torres peuvent aisément appuyer cette remarque.

Boudewijn Zenden en compagnie de Rafael Benitez lors de la première séance avec le groupe Jeudi après midi.

A noter que le sort d’Eddie Newton et Steve Holland, les deux entraîneurs assistants de Di Matteo semble avoir été scellé bien qu’aucune communication du club à ce sujet n’ait été diffusée. Benitez a fait venir pour adjoint le polyglotte et ancien ailier du club Boudewijn Zenden ainsi que Paco de Miguel (fitness coach) et Xavi Valero (qui travaillera dans le département d’analyse de l’oppposition)

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