Que se passe-t-il à Everton cette saison ?


Les supporters d’Everton accumulent les grosses déceptions. La saison passée, le club se classait à une – pas totalement – surprenante cinquième place en championnat, synonyme de qualification pour la Ligue Europa et surtout, de meilleure saison en Premier League de son histoire. 72 points, 21 victoires, troisième meilleure défense au classement (39 buts encaissés sur toute la saison), de grosses performances face aux principaux clubs de PL. Bref, une grande saison pour un club de cette « envergure ». La première sous Roberto Martinez qui présageait une nouvelle ère, dans laquelle Everton figurerait parmi les cadors.

Or, il n’en est rien. La saison qui devait être celle de la confirmation est sur le point de se conclure et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bilan est très mitigé. La faute à qui ? À quoi ? Pourquoi ? Où est donc or ni car ? Je vais essayer de pointer du doigt ce qui a fait que.

Roberto+Martinez+BSC+Young+Boys+v+Everton+l1V0VySyEUol

11 mai 2014, Everton conclue sa saison par une dernière victoire sur le terrain d’Hull City. Les Toffees terminent donc à la 5e place, les supporters fêtent la qualification méritée en Ligue Europa. Les joueurs partent en vacances, certains partent vite pour le Mondial brésilien, d’autres vont le regarder devant la télévision en se goinfrant de pizza quatre fromages.

À l’heure de la reprise, l’effectif n’est pas au complet. Les quelques mondialistes rentrent logiquement un peu plus tard que les autres. Cinq matchs de préparation figurent sur le calendrier. Seulement cinq. Quels clubs vont jouer contre la grosse équipe d’Everton ? Tranmere (D4 anglaise), Leicester, FC Porto, Celta Vigo et Paderborn. Porto mis à part, pas de quoi s’inquiéter, donc. Sauf qu’Everton ne gagne aucune de ces cinq rencontres amicales. La pré-saison se transforme en vanne, et la saison est abordée avec le stricte minimum de confiance. Pas au point physiquement ? La tête encore en vacances ? Toutes les excuses sont plausibles, mais à l’époque, difficile de trouver de vraies raisons à cette entame de saison décevante.

Second point qui a pu poser problème au club de la Mersey : la gestion des transferts. Everton n’a pu conserver Deulofeu, prêté gracieusement par le Barça, un de ses principaux atouts techniques au milieu de terrain. Lukaku est quant à lui retourné dans son club de Chelsea. L’attaquant belge a inscrit 15 buts en 31 matchs de PL, mais Mourinho lui fait plus ou moins comprendre qu’il ne compte pas sur lui pour la saison à venir. Les rumeurs d’un retour définitif de Lukaku à Everton vont vite faire apparition jusqu’à ce 31 juillet 2014 qui voit effectivement le Belge signer un contrat de cinq saisons en faveur des Toffees. Cette arrivée fait largement l’unanimité au sein du club. Le hic ? 38 millions d’euros, le prix de la transaction. L’arrivée sous forme de prêt de Christian Atsu, un autre joueur mis de côté par Mourinho à Chelsea, et de Muhamed Besic, milieu bosnien évoluant en Hongrie quasi inconnu, n’y changeront rien. Everton a tout misé sur le jeune belge.

La saison débute par deux matchs nuls, comme en 2013, ce qui ne laisse rien présager de mauvais pour l’avenir. Everton parvient même à faire signer la star camerounaise Samuel Eto’o, libre de tout contrat, fin août. Tout bénef pour Martinez.

3e journée, Everton reçoit Chelsea et encaisse six buts, ce qui porte déjà son total de buts encaissés à dix en trois rencontres. Certains pointent du doigt l’attaque, d’autres la défense. Difficile d’expliquer quel secteur de jeu est le meilleur, à ce moment-là. Everton sombre rapidement vers la seconde partie de classement, et les supporters comprennent que cette saison sera difficile. Le club s’est finalement peu renforcé, son jeu qui a surpris tant d’équipes est devenu presque prévisible.

Autre problème récurrent qui handicape régulièrement l’effectif d’Everton : les blessures. Les joueurs se croisent à l’infirmerie, le kiné du club, Danny Donachie, décide même de poser sa démission entre les fêtes de fin d’année. L’entraînement est pointé du doigt par ce dernier. Roberto Martinez, qui possède ses diplômes de kiné, ne voit pas de problème à ses entraînements. Ambiance. Pourtant, les blessures musculaires se multiplient, si bien que l’Espagnol est contraint de piocher dans l’effectif prometteur des U21 du club. Beaucoup trop de blessures, c’est un fait indiscutable.

John+Stones+West+Bromwich+Albion+v+Everton+LX6hOV0Rbcll

La défense est un secteur fréquemment pointé du doigt par les supporters et les médias. Les statistiques ne plaident pas en sa faveur, le nombre de buts encaissés se multiplie au fil de la saison. Sylvain Distin, membre indiscutable de la charnière centrale depuis de nombreuses saisons, se blesse et ne retrouve plus son niveau. Fait incontestable : Distin vieillit et, à 37 ans, perd peu à peu sa place au profit de John Stones, jeune très prometteur. Associé à l’expérience de Captain Jagielka, cela peut fonctionner. Sauf que ce dernier n’est pas à son niveau et que Stones passe également par la case infirmerie. Manque de bol, l’effectif n’est pas illimité et des problèmes évidents se posent à Martinez…

Nous pouvons également parler du calendrier, Everton étant à l’heure actuelle (entre les deux matchs vs Kiev) toujours en course en Ligue Europa, malgré ses éliminations prématurées en coupes nationales. Martinez semble logiquement privilégier l’Europe, quitte à galérer en Premier League. L’Everton qui fait le bonheur des supporters en C3 n’est pas le même que celui qui est, au mieux, moyen en PL. J’ai tendance à penser, de plus en plus, à la saison 2012-2013 de Wigan, la dernière sous les ordres de Roberto Martinez. Vainqueur en FA Cup après un parcours fantastique, les Latics ont été relégués en D2 à l’issue de la saison… Les faits sont tristes mais réels : Everton n’est pas trop fort pour jouer en Championship, c’est mathématique, plus que quelques points séparent les Blues de la zone dangereuse.

Préparation médiocre, blessures, des joueurs pas au point physiquement et probablement en manque de confiance, ajoutez-y un calendrier trop chargé et il suffit de constater les dégâts. Quoi qu’il en soit, il reste deux mois à Martinez pour tenter d’inverser la tendance. Une victoire en Ligue Europa, pourquoi pas, sauverait la saison d’Everton, mais il est impératif de ne plus jouer avec le feu en Premier League. Il faut réagir, avant qu’il ne soit trop tard.

@FrenchToffees

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